Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre de la Défense,
Monsieur le Ministre,
Chère Simone VEIL,
Mesdames et Messieurs,
J’ai souhaité vous réunir pour ces vÅ“ux, vous qui représentez les armées d’aujourd’hui et vous les combattants d’hier, parce qu’à travers les générations, c’est la permanence et la constance de l’esprit de défense français que vous incarnez. Vous avez en commun d’avoir fait ce choix, un choix qui est parfois incompréhensible pour ceux que vous défendez : c’est le choix d’accepter, à l’avance, le sacrifice éventuel de votre propre vie, pour défendre votre patrie partout où sa survie, ses intérêts, ses idéaux, sont menacés. À travers les époques et les conflits, en temps de guerre comme en temps de paix, vous, les anciens combattants et résistants, et vous, les militaires en activité, vous incarnez ainsi les valeurs d’engagement, d’honneur et de discipline. En tant que chef des armées, j’ai le devoir de vous rendre un hommage tout particulier, au nom de l’ensemble de nos compatriotes, qui savent que vous êtes en permanence prêts à donner votre vie pour eux.
Une armée, c’est un tout. C’est la cohérence d’un ensemble d’hommes et de femmes déterminés, d’un commandement efficace et loyal, d’une stratégie claire et si possible constante. J’ai voulu la présence en nombre parmi vous d’officiers, de sous-officiers et de militaires du rang. Votre engagement à tous est également exemplaire.
Cet engagement au sacrifice ultime, il est réel, il est concret. Ceux parmi vous qui ont vécu les grands conflits du XXe siècle le savent : ils ont vu tomber autour d’eux nombre de leurs camarades. Mais même quand les Français vivent dans un quotidien de paix, vous êtes confrontés à cette réalité : chaque année, des soldats français tombent au combat. Et je tiens à m’incliner avec respect devant le sacrifice de ceux qui ont donné leur vie, l’année dernière encore, dans l’accomplissement de leur devoir au service de la France et des Français : trente-et-un militaires sont morts au combat ou en service commandé. J’ai présidé pour certains d’entre eux le dernier hommage rendu par la Nation, j’ai rencontré leurs familles ; à chaque fois, j’ai éprouvé la même douleur, ressenti la même émotion, devant la disparition précoce et brutale de ces jeunes gens. Mais j’ai aussi pris la mesure de la solidarité de votre communauté qui sait de façon exemplaire entourer ceux qui sont dans la peine.
Aujourd’hui nous avons 11 000 hommes déployés en opérations extérieures. Je reviens d’Afghanistan, avec Hervé MORIN, où les armées françaises sont à l’Å“uvre aux côtés de nos alliés de l’OTAN, et où j’ai pu constater à quel point leur efficacité était sans faille, leur professionnalisme reconnu par tous. La Nation ne s’y trompe pas : les Français vous font confiance, ils ont confiance. J’ai confiance en vous moi aussi. Cette confiance que le chef des armées et le pays vous portent, vous pouvez en être fiers, en être fiers collectivement et en être fiers individuellement. Car on ne fait pas illusion très longtemps. La confiance, cela se construit jour après jour, opération après opération, cela se démontre, auprès de nos concitoyens et aux yeux de la communauté internationale. Et vous le faites. Et parlant sous le contrôle du Premier ministre je peux vous dire que chaque fois que je rencontre un chef de gouvernement ou un chef d’État, il me vante l’extrême professionnalisme de nos armées.
Mais cette confiance qui se construit chaque jour, elle le fait dans un contexte qui se renouvelle désormais en permanence. Le cadre stratégique a changé : nous sommes sortis de la période de l’après-guerre froide des années 1990 et nous sommes entrés dans l’ère de la mondialisation. Moi, je ne sais pas si le monde est plus dangereux ou moins dangereux qu’avant. Chaque génération peut avoir son jugement. Ce qui est sûr, c’est qu’il est différent, qu’il est moins stable parce qu’il se transforme plus vite. Pour les uns il est plus dangereux, pour les autres pas. Peu importe. Il est différent et il se transforme plus vite. Nous avons donc à agir dans un cadre plus changeant ; il est de ma responsabilité de Président de la République et de chef des armées de veiller à l’adaptation de notre outil de défense. Nous devons donc construire la sécurité et la défense de demain en fonction des besoins, et pas en fonction des habitudes ou des certitudes préalables. Et Dieu sait que notre pays en est rempli.
C’est pourquoi, avec le Premier Ministre, nous avons souhaité ouvrir une très large réflexion sur notre stratégie de défense et de sécurité, dans le cadre d’un Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, en souhaitant que le pays tout entier se saisisse de ce débat. J’ai confié la confection de ce Livre blanc à une commission très ouverte. Elle a conduit de larges auditions publiques dans un souci de pluralisme et de transparence. Le Parlement est associé aux travaux et, bien entendu, dans les futures traductions législatives qui lui seront données, notamment en matière militaire et de sécurité, le Parlement aura, bien sûr, toute sa part de responsabilité.
Un premier point d’étape des travaux du Livre blanc a eu lieu le 3 janvier. Il a permis d’acter un certain nombre d’orientations. Pour ne retenir que les principales, je souhaite citer la définition d’une doctrine globale de sécurité nationale, qui se traduit logiquement par la mise en place d’un nouveau Conseil de défense et de sécurité nationale. Par ailleurs, l’organisation de la sécurité nationale en cinq grandes fonctions stratégiques est également un axe nouveau, notamment parce qu’elle inclut une nouvelle fonction de connaissance et d’anticipation : si on ne connaît pas, on ne peut pas anticiper, et si on ne connaît pas, on est dans la main des autres. Cette fonction est fondamentale dans le contexte international mouvant que j’ai décrit précédemment.
La politique de défense et de sécurité que j’entends mettre en place passe par deux objectifs qui sont indissociables.
Renforcer l’Europe de la défense, Madame VEIL, vous qui avez tellement fait pour l’Europe. La renforcer, j’allais dire la créer, dans l’ensemble de ses composantes et agir pour la rénovation du lien transatlantique, qui en est à la fois la condition et la conséquence. Il n’y a pas d’opposition entre l’Europe de la défense et la solidarité atlantique. C’est une erreur qui serait tragique d’opposer l’un à l’autre. Nous voulons les deux, une Europe de la défense autonome et crédible et un lien transatlantique solide. Nous savons où est notre famille et nous connaissons nos alliés. C’est les deux et c’est inutile d’aller opposer l’un à l’autre. Si vraiment on n’a que cela comme problème à gérer, c’est que la France ne doit pas avoir de problème !
La défense sera une priorité de la présidence française de l’Union européenne. L’Europe est un îlot de prospérité qui suscite l’envie, l’Europe est une communauté de valeurs que tous ne partagent pas forcément dans le monde, chacun doit donc apporter sa pierre pour défendre l’Europe. Or, je le dis clairement : l’Europe ne fait pas aujourd’hui tous les efforts que requièrent sa défense et la protection des Européens. Dire cela, c’est une vérité d’évidence ; il faut le dire. C’est pourtant le premier devoir de l’Europe que de protéger et la France ne peut pas se satisfaire de cette situation. C’est pourquoi la consolidation des capacités européennes de défense sera notre priorité à nous la France, en tant que présidente de l’Union européenne.
J’ai par ailleurs la conviction que l’Europe, et avec elle la France, peut apporter une contribution décisive à la sécurité mondiale, en agissant pour éviter le piège du choc des civilisations dans lequel certaines forces obscures et barbares souhaiteraient nous entraîner. Je crois qu’il y a là pour la France et l’Europe une mission spécifique consistant à dialoguer avec tout le monde, à encourager toutes les bonnes volontés, à jeter des ponts entres toutes les cultures et toutes les identités, pour que le respect et la compréhension mutuels l’emportent toujours sur les blessures de l’humiliation et leur corollaire, la radicalisation et la montée des extrêmes. Je veux d’ailleurs de ce point de vue, Monsieur le Ministre de la Défense et Monsieur le Premier ministre, rendre hommage aux armées comme arme diplomatique que cela permet pour la France.
Pour être crédible vis-à-vis de l’ensemble de ses alliés, comme vis-à-vis de ceux qui pourraient la menacer, la France doit adapter son armée en permanence. Les armées doivent disposer de moyens modernisés, adaptés à leurs missions, les équipements doivent être entretenus au meilleur niveau et les militaires et leurs familles doivent voir reconnue la nature spécifique de leur engagement. Une nouvelle loi de programmation militaire sera élaborée au printemps 2008. Cette nouvelle loi de programmation ITER, je souhaite qu’elle soit crédible car compatible avec notre stratégie de défense, mais aussi crédible parce qu’elle sera véritablement et complètement financée. Nous devrons faire des choix ; j’ai même été élu pour cela, je les ferai.
L’objectif, c’est le maintien d’un effort de défense de la Nation de l’ordre de 2 % du PIB et chacun sait que l’indépendance du pays, c’est la sécurité de ce pays ; c’est également sa souveraineté financière. C’est pourquoi la LPM s’inscrira dans le cadrage d’ensemble des finances de l’État, et c’est aussi la raison pour laquelle ces objectifs seront atteints au terme d’un processus de réforme et de rationalisation exemplaire.
En parallèle aux travaux du Livre blanc, c’est déjà tout le ministère de la Défense qui est mobilisé pour sa modernisation, sous l’impulsion d’Hervé MORIN, en s’appuyant notamment sur la révision générale des politiques publiques qui va conduire à réformer l’ensemble des administrations françaises. Déjà, une réforme de l’administration centrale du ministère de la Défense est en cours de finalisation avec pour objectif une meilleure efficacité de la prise de décision. Elle se traduira par le regroupement des administrations centrales sur le site de Balard, chantier ambitieux et symbolique, pour une armée unie, moderne et réactive.
C’est dans ce cadre de réformes ambitieuses qu’il sera possible d’agir pour la condition des militaires. Je connais vos attentes, qui rejoignent celles de la plupart des Français. Je sais que le pouvoir d’achat est pour vous aussi un problème. Je comprends que vous soyez impatients de voir mises en Å“uvre les recommandations du Haut comité d’évaluation de la condition militaire en vue d’un rattrapage des écarts constatés entre les différents corps en uniforme. Ce travail a été engagé par Hervé MORIN, comme vous le savez. Je sais qu’il y a eu un décrochage des armées, principalement, et c’est peu connu, pour les officiers. Le rattrapage global qui est envisagé représente pour notre pays un effort de 300 millions d’euros : 300 millions d’euros, ce n’est pas rien, compte tenu de la situation de nos finances publiques !
Cet effort s’accompagnera, pour le ministère de la Défense comme pour tous les autres, d’une réduction des effectifs : c’est ce qui permet de dégager les marges budgétaires nécessaires. Je le répète, je souhaite que vous soyez mieux payés, plus efficaces et plus performants car vos missions sont exigeantes. Un chantier d’une telle ampleur demande un peu de temps. Nous commençons dès cette année par les militaires du rang et les sous-officiers en début de carrière. Nous continuerons ensuite au profit des autres catégories.
Vous savez, j’ai été élu pour apporter des solutions aux problèmes de la France, pas pour les contourner, et s’il y en a ici quelques uns qui savent que c’est difficile, on est là. Mais on n’est pas là pour se plaindre et le diagnostic, je le poserai dans toute sa franchise. En tout cas, les problèmes, on ne les mettra pas de côté on les regardera bien en face, on trouvera les solutions et les Français seront juges. Il n’est pas question de tenir les armées en dehors de cela. Je fais confiance à Hervé MORIN pour conduire les changements majeurs qu’avec le Premier ministre nous appelons de nos vÅ“ux. Pour cela, il ne faudra pas craindre d’innover, sans oublier les leçons du passé.
C’est pour cette raison que vous, les anciens combattants, êtes parmi nous, vous qui nous avez montré le chemin de l’exemple. La considération dont notre armée bénéficie aujourd’hui, la crédibilité de la France dans les relations internationales, nous les devons largement aux anciens combattants. Vous avez fait la France libre et grande, à la parole écoutée et respectée. Cette considération, il est légitime qu’elle se traduise par l’instauration et le renforcement de droits spécifiques.
En avril 2007, j’avais pris l’engagement d’augmenter la retraite du combattant et l’on me dit : « Il fait un discours comme dans sa campagne. » Comme c’est curieux, oui, j’ai décidé d’innover : je pense ce que j’ai dit avant, c’est très curieux… Chacun peut reprendre les discours d’avant l’élection et ceux d’après, c’est les mêmes. Je vois que cela impressionne quelques uns mais il faut qu’ils s’y fassent, j’ai l’intention de respecter mes engagements. Quel drôle d’idée, me direz-vous ! Oui, effectivement, c’est la rupture. En tout cas pour moi, je fais un lien très précis entre ce que nous avons dit pendant la campagne et ce que nous faisons après ; et si tel ou tel observateur trouve un lien entre ce que j’ai dit avant la campagne ou pendant la campagne, et ce que nous faisons avec François FILLON après, ils ont raison, il y a un lien. Nous avons proposé aux Français un projet et on le met en Å“uvre. Permettez- moi de vous dire que ce qui est curieux, c’est qu’il y a eu tant de différences souvent dans le passé entre ce que l’on disait avant et ce qu’on faisait après, et quand on ne peut pas le faire, on l’explique mais on ne ment pas, on ne trahit pas, on ne transige pas. Je l’avais dit, je tiens mes engagements : dès cette année, à l’initiative d’Alain MARLEIX, que je remercie, cette retraite sera donc augmentée et l’effort se poursuivra durant tout le quinquennat.
Mais la considération ne se réduit pas à cette seule question de point d’indice, surtout vis-à-vis de citoyens qui ont risqué leur vie, qui ont souffert, dans leur chair et dans leur âme. La considération, c’est d’abord perpétuer les valeurs qu’ils ont portées, à l’instar de la Résistance, extérieure et intérieure, qui durant quatre ans fut, de fait, dépositaire de l’honneur et de la grandeur de la France. C’est à travers le devoir de mémoire que nous prolongeons et donnons du sens aux combats menés par nos anciens. Nous sommes, vous le savez, à un tournant. Les multiples associations qui composent le monde combattant vont devoir se rapprocher en raison de la diminution du nombre de leurs adhérents. Je voudrais dire que je les y incite. L’État montre même la voie : pour que sa politique soit plus efficace, et plus lisible vis-à-vis des anciens combattants, il constituera un guichet unique là où jusqu’à présent les anciens combattants avaient deux administrations différentes pour interlocuteurs.
Les cérémonies également doivent évoluer, pas pour le bénéfice ou le plaisir de changer, mais pour toucher un public plus jeune, qui n’a pas connu ce que nous commémorons. On ne peut pas avoir les mêmes cérémonies commémoratives alors que, par la force des choses, il y aura de moins en moins de témoins directs ; ne pas comprendre cela, me semble-t-il, c’est offenser le devoir de mémoire. Les cérémonies, à partir du moment où les acteurs eux-mêmes ne seront plus présents, par la force des choses, ces cérémonies doivent évoluer pour être adaptées à un public plus jeune. Le dernier 11 novembre m’a donné l’occasion de rénover cette célébration traditionnelle. Déjà que le mois de novembre n’est pas très gai (non, il ne faut pas le dire mais enfin, quand même), si en plus on se réunit sans donner un peu de lustre, un peu d’ampleur, une volonté de convaincre et d’attirer, alors on offense la mémoire de ceux qu’on doit honorer. On ne les honore pas par habitude, on les honore parce qu’ils ont porté des valeurs.
2008 sera une année extrêmement riche sur le plan de la mémoire. Nous célébrerons en particulier les quatre-vingt-dix ans de l’armistice du 11 novembre 1918, pendant la présidence française de l’Union européenne. J’attends que les commissions présidées par les professeurs Jean-Jacques BECKER, sur le quatre-vingt-dixième anniversaire, et André KASPI, sur la modernisation des commémorations publiques, ainsi que, bien sûr, la commission du Livre blanc, aient rendu leurs conclusions pour redéfinir cette politique de mémoire. La mémoire, ce n’est pas la nostalgie du passé, c’est la préparation de l’avenir. La mémoire, ce n’est pas quelques vieux souvenirs qu’on exhume quelques heures dans l’année.
La mémoire, c’est les valeurs qu’on célèbre, qu’on respecte et dont on décrit l’actualité pour les plus jeunes de notre pays. Cela vaut la peine, me semble-t-il, de se donner un peu de mal pour faire cette politique de mémoire mieux adaptée aux évolutions de notre société, plus conforme à la diversité de notre pays et plus en phase avec les attentes des jeunes générations, une politique de mémoire moderne, parce que la mémoire, c’est la modernité. Je souhaite que tous les Français comprennent que cela a un sens de se réunir en hommage à celles et ceux qui ont consenti au sacrifice suprême pour que la France demeure libre.
Je souhaite enfin que le trentième anniversaire de l’opération de Kolwezi soit l’occasion de rendre hommage aux militaires français qui, depuis trente ans, participent aux opérations extérieures. Vous savez, un pays qui a des souvenirs, un pays qui a une histoire, cette histoire, elle est utile. Pour la respecter, il faut en parler, il ne faut pas en avoir honte, y compris quand c’est Austerlitz (ce n’était pas dans le discours mais cela me tient très à cÅ“ur). Voilà, c’est comme cela, qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? J’aime beaucoup les Anglais, mais enfin il n’y a pas de raison qu’ils célèbrent Trafalgar et que nous ne célébrions pas Austerlitz ! Écoutez, franchement, dire cela, ce n’est offenser absolument personne ! Absolument personne ! Bon écoutez, cela fait plaisir, nous sommes quelques uns à penser cela ! Non, mais j’y tiens beaucoup parce que c’est très important, l’Histoire, pour un pays, la mémoire pour un pays.
Et nous aurons l’occasion avec le Premier ministre, c’est ce que j’ai appelé une politique de civilisation, tout au long de l’année 2008, de parler du contenu des programmes et de ce que l’on enseigne à l’école. Je suis désolé, c’est un sujet majeur, c’est un sujet politique au sens noble du terme, c’est-à-dire pas un sujet partisan, un sujet politique. Qu’est-ce qu’on veut enseigner à nos enfants ? Qu’est-ce qu’on veut qu’ils retiennent ? Qu’est-ce que l’on attend de l’école ? Ce n’est pas simplement une affaire de spécialistes, comme l’on dit. D’ailleurs maintenant, on ne peut plus parler de rien si on n’est pas spécialiste. Comme il y a des spécialistes de tout, on ne sait jamais si on tombe sur le bon numéro. Et cela compte aussi, il faudra que l’on en parle, de tout cela. Là aussi, je suis désolé mais on a le droit d’avoir des convictions et d’essayer de les faire partager à un pays. Voilà !
Alors, Mesdames, Messieurs, je n’oublie pas que vous êtes d’abord faits pour l’action. Vous aurez dans les semaines et les mois qui viennent, de nouveaux chantiers à conduire. Vous avez déjà connu des réformes lourdes, c’est vrai, la plus importante de ces dernières années étant la professionnalisation des armées. Le chef d’état-major, à juste titre, me le rappelle régulièrement et il a raison. Vous les avez toujours menées à leur terme, avec une efficacité et une loyauté exemplaires. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de l’État qu’il s’agit de moderniser. Mais c’est la tâche que nous nous sommes assignée avec le Premier ministre : là aussi ce n’est pas la peine qu’on se dise que c’est difficile ! C’est parce que c’est difficile qu’on est là.
Je forme le vÅ“u que 2008 soit l’année de la mobilisation pour la construction de la défense de demain, sans tabous, sans idées reçues, avec le plus grand réalisme et la plus grande détermination. Au-delà de cette ambition collective, je souhaite pour chacun d’entre vous, ainsi que pour vos familles et pour vos proches, de jouir des plus grandes satisfactions professionnelles et personnelles.
Je souhaite enfin vous redire toute la considération et le respect que je vous porte, vous assurer de ma confiance, de ma détermination pour que l’armée française reste toujours à la hauteur de vos idéaux et de l’idéal français. Et je voudrais vous dire que je suis très fier d’être le chef des armées, que je sais la qualité du travail que vous engagez les uns et les autres, et je trouve que le choix de la vie que vous avez assumé, à des périodes où la société se posait bien des questions… Vous êtes des gens déterminés qui, quand vous vous levez le matin, savez ce que vous avez à faire, qui le faites avec passion. Écoutez, cela fait bien des points communs. En tout cas, c’est suffisant pour que je vous dise mon respect, ma confiance et, si vous le permettez, mon amitié.
Je vous remercie.