La guerre est gagnée. Voici la victoire. C’est la victoire des Nations Unies et c’est la victoire de la France. L’ennemi allemand vient de capituler devant les armées alliées de l’Ouest et de l’Est. Le commandement français était présent et partie à l’acte de capitulation. Dans l’état de désorganisation où se trouvent les pouvoirs publics et le commandement militaire allemand, il est possible que certains groupes ennemis veuillent, ça et là, prolonger pour leur propre compte, une résistance sans issue. Mais l’Allemagne est abattue et elle a signé son désastre. Tandis que les rayons de la gloire vont, une fois de plus, resplendir au drapeau, la patrie porte sa pensée et son amour, d’abord, vers ceux qui sont morts pour elle, ensuite, vers ceux qui ont, pour son service, tant combattu et tant souffert. Pas un effort de ces soldats, de ces marins, de ces aviateurs, pas un acte de courage ou d’abnégation de ses fils et de ses filles, pas une souffrance de ces hommes et de ces femmes prisonniers, pas un deuil, pas un sacrifice, pas une larme n’auront donc été perdus. Dans la joie et dans la fierté nationale, le peuple français adresse son fraternel salut à ses vaillants alliés qui, comme lui, pour la même cause que lui, ont durement, longuement prodigué leurs peines. A leurs héroïques armées et aux chefs qui les commandent, à tous ces hommes et à toutes ces femmes qui, dans le monde, ont lutté, pâti, travaillé pour que l’emportent, à la fin des fins, la justice et la liberté, Honneur ! Honneur pour toujours à nos armées et à leurs chefs, Honneur à notre peuple que des épreuves terribles n’ont pu réduire ni fléchir, Honneur aux Nations Unies qui ont mêlé leur sang à notre sang, leurs peines à nos peines, leur espérance à notre espérance et qui, aujourd’hui, triomphent avec nous. Ah, vive la France !
La victoire
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