Emmanuel Macron. Discours lors du diner d’État à la Maison Blanche

EMMANUEL MACRON

Monsieur le Président, cher Donald,

Madame la First Lady, chère Mélania,

Mesdames et Messieurs, chers amis,

C’est un honneur pour Brigitte et moi-même comme pour l’ensemble de notre délégation de nous retrouver dans cet endroit mythique, la Maison Blanche pour ce diner somptueux que vous avez bien voulu organiser.

Cette Maison Blanche chargée d’histoires que les Britanniques ont incendiés en 1815 – je le rappelle en toute amitié – et que James MONROE avait eu ensuite l’excellente idée de décorer avec des meubles français. Un homme de goût. Il est vrai qu’il était ancien ambassadeur à Paris.

Et merci chère Mélania d’avoir souhaité faire un clin d’Å“il à cette histoire commune ce matin par le cadeau que vous nous avez remis.

Monsieur le Président,

Vous venez de rappeler et nous l’avons fait ensemble ce matin, la profondeur, la force et l’intensité des liens qui unissent nos deux pays.

Cette relation a commencé dès la Révolution qui vous a vu naître et par la Révolution qui nous a libérés et tout au long de notre histoire commune par les guerres que nous avons conduites ensemble, pour la liberté, pour nos valeurs. Cette relation, elle repose sur un socle inoubliable, des vies données, des enthousiasmes partagés.

Et ce soir, je ne peux pas ne pas avoir une pensée pour le jeune LAFAYETTE arrivant dans un continent qu’il ne connaissait pas, prêt à perdre la vie parce qu’il aimait la liberté. Et je ne peux pas ne pas avoir une pensée pour les dizaines de milliers de jeunes soldats américains qui durant la Première Guerre mondiale, comme durant la Deuxième Guerre mondiale sont venus mourir sur une terre qui n’était pas la leur, mais pour une liberté qu’ils chérissaient parce qu’elle était un peu leur liberté.

Nous avons toujours été au rendez-vous de cette histoire commune, c’est pourquoi aujourd’hui nous n’avons pas d’autre choix que d’être à ce même rendez-vous.

Avec une volonté commune, de part et d’autre de l’océan, de rendre notre pays plus fort, plus grand, plus solide, mais en n’oubliant jamais que tout en le rendant plus fort, notre tache est toujours encore plus ambitieuse, encore davantage que cela, notre tache, à la tête des Etats-Unis d’Amérique comme à la tête de la France est toujours un peu d’embrasser de cet esprit d’universel, pour lequel tant et tant de générations se sont sacrifiées.

Ces valeurs que nous portons, c’est celles que, Mesdames et Messieurs, ce soir dans cette salle vous représentez parfaitement de là où vous êtes, qu’il s’agisse de la culture, de la science, ou du sport, de la vie économique comme de notre vie politique ou diplomatique, il y a toujours quelque chose de plus qui vous habite, que vous représentez, parce que vous êtes Américains ou parce que vous êtes Français.

C’est pourquoi, Monsieur le Président, nous avons décidé l’un et l’autre de travailler ensemble pour nos pays et parce que nous sommes conscients d’intérêts plus grands que nous qui nous obligent. C’est pourquoi nos militaires, à qui je veux ici rendre hommage, ont Å“uvré ensemble dans un cadre légitime, il y a quelques jours, et c’est pourquoi nous continuerons ensemble à Å“uvrer, pour que partout la stabilité, nos valeurs soient préservées.

C’est le seul moyen que nous avons, l’un et l’autre, d’être au rendez-vous de cette histoire qui nous dépasse et qui nous oblige. Alors Monsieur le Président, beaucoup commentent notre amitié personnelle, mais celle-ci vient compléter cette histoire commune et je crois la rend plus forte encore.

Sans doute des deux côtés de l’océan, il y a deux ans de cela, peu auraient prédit que vous et moi, allions nous retrouver dans cet endroit, sous cette configuration et c’est sans doute pour cette raison que vous et moi avons beaucoup de choses en commun, qui doit relever de la détermination, peut-être de la chance et de l’envie indomptable de servir cette histoire, l’histoire de votre pays, l’histoire de mon pays, et cette histoire commune.

J’ai appris à vous connaitre, vous avez appris à me connaitre, nous savons l’un et l’autre que nous ne changeons pas facilement d’avis, mais nous avons la volonté totale de travailler ensemble et je crois la capacité constamment mesurée de nous écouter l’un, l’autre. Et c’est dans cette relation, fort de cette histoire commune, conscient de tous les défis qui sont face à nous, que je veux vous remercier pour nos échanges et pour votre invitation.

Monsieur le Président, cher Donald, Chère Mélania,

Merci infiniment d’avoir honorer la France, de nous avoir honorés avec mon épouse Brigitte et l’ensemble de la délégation française par votre invitation à cette première visite d’Etat. Cet honneur est à la hauteur de l’amitié qui porte nos deux pays et laissez-moi à mon tour porter un toast.

Laissez-moi porter un toast en la mémoire de tous nos patriotes, et de toutes celles et ceux qui, de chaque côté de l’océan se sont constamment battus pour nos valeurs. Laissez-moi porter un toast à la dette qui est la nôtre, celle d’être à la hauteur de leurs sacrifices. Laissez-moi porter un toast au peuple américain, à son président et à vous Madame la première dame, laissez-moi porter un toast à l’amitié indéfectible qui unit nos deux pays. A l’amitié entre la France et les Etats-Unis d’Amérique.