Discours d’Emmanuel Macron à le Conseil européen: «Une nouvelle donne pour l’Europe»

Bonjour,

Nous nous retrouvons donc pour un sommet important après ces élections Européennes le week-end dernier qui nous ont, je crois, envoyé plusieurs messages clairs. Le premier, c’est que là où beaucoup pensaient que l’Europe était fatiguée, de moins en moins démocratique, nos peuples nous ont simplement dit qu’ils avaient envie d’Europe, de discuter d’Europe. Nous avons eu au niveau européen un taux de participation qui n’avait pas été obtenu depuis 25 ans et en France, depuis 1984. Et donc, il y a eu une participation qui nous oblige toutes et tous. Ensuite, nous sommes face à une vraie recomposition et une nouvelle étape de l’aventure européenne. Pour la première fois depuis que le Parlement européen existe, il n’y a pas de majorité avec deux partis. Et donc, il y a la nécessité de construire autre chose, un nouveau projet qui soit à l’image de ce que les européens ont choisi. Et à cet égard, la nouvelle force centrale de progrès que nous sommes en train de bâtir aura évidemment un rôle, une responsabilité importante. Dans ce contexte-là, je souhaite qu’aujourd’hui nous puissions aussi nous concentrer sur le fond, c’est-à-dire le cœur du projet que nous voulons conduire en Europe sur les 5 prochaines années. Le premier projet, c’est de répondre à l’urgence climatique. C’est un message très fort de ces élections en France mais partout en Europe. Nous devons bâtir avec ceux qui portent cette vision et pour nos peuples, une réponse très claire au niveau européen sur l’enjeu climatique. La deuxième chose, c’est que nous devons rebâtir le modèle de croissance et de progrès. Ça veut dire investir dans l’innovation, l’intelligence artificielle, les nouvelles technologies. Continuer de travailler sur la création d’emplois dans notre espace économique mais aussi à des standards, des minimums sociaux, parce qu’il n’y a pas d’économie qui réussira si le peuple ne s’en sort pas mieux. Et si en particulier dans les pays où il y a aujourd’hui une absence de salaire minimum où les droits sociaux se sont dégradés, et s’il n’y a pas un retour vers une forme de convergence européenne. Troisième chose, nous avons besoin d’une Europe qui protège davantage. Et je souhaite que durant les 5 années qui viennent, en matière de migration, en matière de protection de nos frontières, en matière de défense nous puissions porter des projets ambitieux. J’ai pu exprimer les miens mais refonder en profondeur Schengen, rebâtir un espace commun de protection et de solidarité dans nos frontières, avoir une vraie perspective de défense commune, sont des éléments essentiels. Et puis, nous devons également avancer sur un approfondissement de la zone euro. La France porte depuis longtemps ce projet. Nous avons obtenu des accords il y a quelques mois. On doit durant ces 5 années aller beaucoup plus loin à cet égard. C’est donc une ambition européenne qu’il nous faut porter et bâtir pour les 5 années à venir et nous aurons à choisir les personnes sur la base de cette ambition. Il nous faut des femmes et des hommes qui incarnent ce renouveau, qui ont l’expérience et la crédibilité qui leur permet de porter ces missions et qui reflètent ses ambitions et les épousent pleinement. Voilà ce sur quoi doivent porter, à mes yeux, notre discussion d’aujourd’hui.