Discours à Moscou

Dans le monde et à l’époque où nous vivons, nos deux peuples ont à faire, ensemble, beaucoup de choses de premier ordre. Or ces choses-là sont non pas du tout destructrices et menaçantes mais constructives et pacifiques. Il s’agit, tout d’abord, de faire avancer notre développement respectif en multipliant nos échanges. En effet, si la France et l’Union soviétique, chacune de son côté, ont ce qu’il leur faut pour vivre, il est clair qu’en se mettant ensemble, en s’aidant l’une l’autre, elles ont à gagner beaucoup. Nous avons aussi à mettre en oeuvre successivement la détente, l’entente et la coopération dans notre Europe toute entière afin qu’elle se donne, à elle-même, sa propre sécurité après tant de combats, de ruine et de déchirements. Il s’agit, par-là, de faire en sorte que notre ancien continent, réuni et non plus divisé, reprenne le rôle capital qui lui revient pour l’équilibre, le progrès et la paix de l’univers.