FRANÇOIS HOLLANDE
Messieurs les Ministres,
Messieurs, Mesdames,
Nous sommes réunis aujourd’hui en Conseil de l’attractivité, mais vous n’ignorez rien de ce qui vient de se produire à Bruxelles où de lâches et odieux attentats ont été perpétrés, faisant de nombreux morts et plusieurs dizaines de blessés.
Je tiens ici à exprimer ma solidarité, mon amitié à l’égard du peuple belge et des autorités belges, qui sont dans l’épreuve, et dire aux familles qui sont concernées toutes les pensées qui nous animent, pour que leur peine soit partagée.
Le terrorisme a frappé la Belgique, mais c’était l’Europe qui était visée, et c’est tout le monde qui est concerné. Nous devons prendre conscience de l’ampleur et de la gravité de la menace terroriste. Ces attaques viennent après d’autres. Paris a été particulièrement ciblée l’année dernière, au mois de janvier, au mois de novembre. D’autres continents ont été touchés, je pense à l’Afrique. Mais nous faisons face à une menace globale, qui exige d’y répondre globalement.
La France et la Belgique sont liées, liées par l’horreur que nous venons une fois encore de partager. Et j’ai assuré au gouvernement belge tout le soutien indispensable pour que nous puissions apporter tous les moyens qui seront nécessaires.
La guerre contre le terrorisme doit être menée dans toute l’Europe, avec les moyens qui sont nécessaires, notamment en matière de renseignements. Nous aurons encore à veiller à ce que les décisions soient effectivement mises en Å“uvre. Nous devons également agir au plan international. C’est ce que la France fait dans le cadre d’une coalition au Moyen-Orient, en Syrie et en Irak. C’est ce que la France fait en Afrique. Mais c’est aussi ce que chacun des pays les plus conscients doit engager au plan international.
Nous avons aussi à mener cette guerre contre le terrorisme en faisant preuve de toute la vigilance nécessaire. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui-même le gouvernement français a pris des mesures pour renforcer les dispositifs de contrôle des frontières, et également la présence des policiers, gendarmes et militaires dans toutes les infrastructures de transport, les aéroports et les gares.
Cette guerre contre le terrorisme doit être menée avec sang-froid, avec lucidité, avec détermination, parce qu’elle sera longue. Nous devons y mettre les moyens indispensables. C’est ce que nous avons fait en France depuis plusieurs années, avec des dispositifs législatifs, qui doivent être à la fois efficaces et respectueux des libertés.
Enfin, nous devons veiller plus que jamais à notre unité. Je parle de l’unité au plan européen. Je pourrais également parler d’unité au plan mondial, pour les pays qui veulent agir contre le terrorisme. Mais l’unité la plus indispensable, elle est au plan national. Et chacun doit avoir conscience que dans cette période, nous devons être dans le rassemblement, dans la cohésion, et aussi dans la solidarité. Aujourd’hui, c’est avec la Belgique, hier, c’était avec la France, que les pays exprimaient leur solidarité. Nous sommes tous conscients que nous sommes tous concernés. Et c’est pourquoi je voulais, au début de cette réunion, alors même que nous réfléchissons aux investissements que vous pouvez faire dans notre propre pays, en Europe, être avec vous, mais être sur ce sujet-là aussi.
Car il n’y aura pas de développement économique, il n’y aura pas d’investissements durables s’il n’y a pas, au préalable, la sécurité. Et l’élément de sécurité, c’est aussi un élément que l’attractivité suppose. Et nous devons donc vous assurer que tous les moyens sont pris ici, en France, mais plus largement en Europe, et je m’exprime au nom de la France, pour que vous puissiez assurer à vos personnels, faire en sorte que vous puissiez aussi investir en toute lucidité en France, mais surtout en toute sécurité. Merci. Je vais maintenant évoquer les questions qui nous intéressent directement.