Françaises, Français,
J’ai fait la preuve de ma volonté d’apaisement. Avec l’accord du Président de la République, qui s’adressera à vous dans quelques jours, j’ai rendu l’Université à ses maîtres et à ses étudiants. Je leur ai tendu la main pour la concertation la plus large et la plus constructive.
J’ai libéré les manifestants arrêtés. J’ai annoncé une amnistie totale. Mes appels n’ont pas été entendus par tous. Des groupes d’enragés, nous en avons montré quelques-uns, se proposent de généraliser le désordre avec le but avoué de détruire la Nation et les bases mêmes de notre société libre.
Françaises, Français,
Le Gouvernement doit défendre la République. Il la défendra. Je m’adresse à vous avec calme mais avec gravité. Étudiants, ne suivez pas les provocateurs qui déclarent eux-mêmes se désintéresser des trois quarts d’entre vous. Écoutez la voix de la raison. Nous sommes prêts à entendre toutes vos revendications légitimes. Ne les ruinez pas par des excès.
Françaises, Français,
Il vous appartient de montrer, par votre sang-froid, mais aussi par votre résolution, quelles que soient vos préférences politiques, quelles que soient vos revendications sociales, que vous refusez l’anarchie. Le Gouvernement fera son devoir. Il vous demande de l’aider.