Congrès des États-Unis d’Amérique

Madame le Speaker,
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les membres du Congrès des États-Unis,

Je veux vous dire une première chose : l’amitié, pour la France, c’est d’abord d’être fidèle à ses amis, à ses valeurs, à son histoire. La France est l’amie des États-Unis d’Amérique. Ce n’est pas simplement le Président de la France qui parle, je ne suis que l’expression du peuple de France. Depuis que les États-Unis sont apparus sur la scène du monde, nos deux peuples, le peuple américain et le peuple français, ont toujours été amis. Les épreuves de l’histoire de nos deux pays ont renforcé cette amitié. Avec des amis, on peut avoir des divergences, on peut avoir des désaccords, on peut même avoir des disputes, comme dans une famille.

Mais dans la difficulté, dans l’épreuve, on est avec ses amis, on est à leurs cotés, on les soutient et on les aide. Dans la difficulté et dans l’épreuve, l’Amérique et la France ont toujours été côte à côte, elles se sont soutenues, elles se sont aidées et chacune, l’Amérique et la France, s’est battue pour la liberté de l’autre. Les États-Unis et la France sont fidèles au souvenir de leur histoire commune. Notre devoir, c’est d’être fidèles au sang que nos enfants ont versé des deux côtés de l’Atlantique dans des combats communs.
Mais les États-Unis et la France ne sont pas seulement deux Nations fidèles à la mémoire de ce qu’elles ont accompli ensemble dans le passé. Les États-Unis et la France, ce sont deux Nations qui sont fidèles à un même idéal, qui défendent les mêmes principes, qui croient dans les mêmes valeurs.

Je parle devant le portrait de WASHINGTON et celui de LAFAYETTE. LAFAYETTE fut le premier à s’exprimer devant vos deux Chambres. Qu’est-ce qui a rapproché deux hommes si différents par l’âge et par les origines, Lafayette et Washington ? Ce sont des valeurs communes, c’est un même amour de la liberté et de la justice. Quand LAFAYETTE a rejoint WASHINGTON, il lui avait dit : « Je viens ici, sur cette terre d’Amérique, pour apprendre et pas pour enseigner. » Il venait du Vieux Monde vers le Nouveau Monde et il a dit : « Je viens pour apprendre et pas pour enseigner. » C’était l’esprit nouveau et la jeunesse du Vieux Monde qui venait à la rencontre de la sagesse du Nouveau Monde pour ouvrir ici, en Amérique, une ère nouvelle à l’Humanité tout entière.

Le rêve américain : ce rêve américain, ce fut dès le départ, dès les origines, de mettre en pratique ce que le Vieux Monde avait rêvé sans pouvoir le construire. Le rêve américain, ce fut dès l’origine de prouver à tous les Hommes à travers le monde que la liberté, la justice, les droits de l’Homme, la démocratie, ce n’était pas une utopie mais au contraire la politique la plus réaliste qui soit et la meilleure politique pour améliorer le sort de chacun. Aux millions d’hommes et de femmes venus de tous les pays, qui ont construit avec leurs mains, avec leur intelligence et avec leur cÅ“ur la plus grande Nation du monde, l’Amérique n’a pas dit : « Venez, et tout vous sera donné. » L’Amérique a dit : « Venez, et il n’y aura pas d’autre limite à ce que vous pourrez accomplir que celles de votre courage et de votre talent. »

L’Amérique que nous aimons à travers le monde, c’est ce pays qui a cette capacité extraordinaire de donner à chacun une nouvelle chance car en Amérique, l’échec n’est jamais définitif. Ici chez vous, sur cette terre, le plus illustre des citoyens comme le plus humble sait que rien n’est dû et que tout se gagne. C’est ce qui fait la valeur morale de l’Amérique. L’Amérique n’a pas enseigné aux Hommes l’idée de la liberté ; l’Amérique a enseigné aux Hommes la pratique de la liberté. L’Amérique s’est battue pour cette liberté à chaque fois qu’elle l’a sentie menacée. C’est en regardant grandir l’Amérique que les Hommes ont compris que la liberté était possible. Et c’est cela qui vous donne une responsabilité particulière. La grandeur de l’Amérique, c’est d’avoir réussi à transformer son rêve, le rêve américain, en une espérance pour tous les Hommes.

Mesdames et Messieurs, les hommes et les femmes de ma génération ont entendu leurs grands-parents raconter comment l’Amérique, en 1917, avait secouru la France, au moment où mon pays parvenait à l’extrême limite de ses forces, au moment où la France était épuisée dans la plus absurde et la plus sanglante des guerres : la France a pu compter sur le courage des soldats américains. Je suis venu vous dire, au nom du peuple français, que jamais nous ne l’oublierons.

Les hommes et les femmes de ma génération ont entendu leurs parents raconter comment l’Amérique était revenue, en 1944, nous libérer, l’Europe, de l’effroyable tyrannie qui menaçait de nous asservir. Les pères, dans mon pays, ont emmené leurs fils voir les grands cimetières où sous des milliers de croix blanches dorment, si loin de chez eux, des milliers de jeunes soldats américains qui sont tombés non pas pour défendre leur propre liberté, mais la liberté de tous les autres, qui sont morts loin de chez eux, non pas pour défendre leur famille, leur Patrie, mais pour défendre l’Humanité tout entière. Voilà pourquoi nous aimons l’Amérique. Les pères ont emmené leurs fils sur les plages où les jeunes de l’Amérique avaient débarqué en héros. Les pères lisaient à leurs fils ces lettres d’adieu admirables que ces soldats de vingt ans avaient écrites à leurs familles avant la bataille pour leur dire : « Nous ne sommes pas des héros. Nous voulons que cette guerre cesse. Mais quelles que soient nos angoisses, on pourra compter sur nous. » Avant de débarquer, EISENHOWER leur avait dit, et nous n’avons pas oublié en Europe : « Les yeux du monde sont fixés sur vous, jeunes d’Amérique. Les espoirs, les prières de tous les peuples épris de liberté vous accompagnent. »

Et les enfants de ma génération, en écoutant leurs pères, en regardant les films, en lisant les livres d’Histoire et les lettres de vos soldats morts sur nos plages de Normandie ou de Provence, en visitant les cimetières où flotte la bannière étoilée, ont compris que ces jeunes Américains de vingt ans étaient des héros auxquels nous devions d’être des Hommes libres et non des esclaves. L’Amérique nous a libérés. C’est une dette éternelle. Et en tant que Président de la République française, mon devoir, c’est de dire au peuple d’Amérique, que vous représentez dans votre diversité, que la France n’oubliera jamais le sacrifice de vos enfants, et de dire aux familles de ceux qui ne sont pas revenus, aux enfants qui ont pleuré des pères qu’ils ont à peine eu le temps de connaître, que la gratitude de la France est définitive.

Au nom de ma génération, qui n’a pas connu la guerre, au nom de nos enfants qui se souviendront toujours, à tous les vétérans qui sont ici et notamment aux sept que j’ai eu l’honneur de décorer hier soir et dont l’un d’eux, le sénateur INOUYE, appartient à votre Congrès, je veux dire la reconnaissance profonde, la reconnaissance sincère du peuple français. Je veux vous dire une chose importante : chaque fois que dans le monde tombe un soldat américain, je pense à ce que l’armée d’Amérique a fait pour la France. Je pense à eux et je suis triste, comme on est triste de perdre un membre de sa famille. Cela, Mesdames et Messieurs, c’est plus important que tous les désaccords que nous avons pu avoir et que tous les désaccords que nous pourrons avoir. Cela, c’est le socle de la relation entre la France et les États-Unis d’Amérique.
Les hommes et les femmes de ma génération ont gardé en mémoire le plan Marshall, qui a permis à leurs pères de reconstruire l’Europe dévastée. Les hommes et les femmes de ma génération ont gardé en mémoire la guerre froide, pendant laquelle l’Amérique fut le rempart du monde libre contre la menace d’une nouvelle tyrannie.
Je me souviens de la crise de Berlin, de KENNEDY prenant sans hésiter le risque d’engager les États-Unis dans la plus destructrice des guerres pour que l’Europe puisse garder cette liberté pour laquelle le peuple américain avait déjà consenti tant de sacrifices. Oublier cela, ce serait, pour un homme de ma génération, se renier.
Mais ma génération n’a pas seulement aimé l’Amérique parce qu’elle avait défendu la liberté. Nous avons aimé l’Amérique parce quelle a incarné pour nous ce qu’il y avait de plus audacieux dans l’aventure humaine, parce que l’Amérique incarnait pour nous l’esprit de conquête. Nous avons aimé l’Amérique parce que l’Amérique, c’était une nouvelle frontière sans cesse repoussée, un défi sans cesse renouvelé à l’inventivité de l’esprit humain.
Ma génération, sans venir sur votre territoire, a partagé tous les rêves de l’Amérique. Dans l’imaginaire de ma génération, il y a la conquête de l’Ouest et Hollywood. Il y a Elvis PRESLEY, qu’on n’a peut-être pas l’habitude de citer dans ces murs, mais pour ma génération il est universel ! Il y a Duke ELLINGTON, il y a HEMINGWAY. Il y a John WAYNE, il y a Charlton HESTON. Il y a Marilyn MONROE, Rita HAYWORTH. Il y a aussi ARMSTRONG, ALDRIN, COLLINS réalisant le plus vieux rêve de l’Homme le jour où des Américains ont marché sur la lune. L’Amérique était universelle et chacun voulait être de cette aventure.
Et ce qu’il y avait de plus extraordinaire pour nous, c’est qu’à travers votre littérature, votre cinéma, votre musique, il nous semblait que l’Amérique sortait toujours plus grande, toujours plus forte des épreuves qu’elle traversait. Et ces épreuves, il nous semblait qu’au lieu de l’amener à douter d’elle-même, elles conduisaient à croire davantage en vos valeurs.
La force de l’Amérique, c’est la force de cet idéal qui est partagé par tous les Américains et par tous les Hommes qui l’aiment parce qu’ils aiment la liberté. Je l’affirme à la tribune de ce Congrès, la force de l’Amérique n’est pas seulement une force matérielle, c’est d’abord une force morale, une force spirituelle.
Nul ne l’a mieux exprimé qu’un pasteur noir qui ne demandait à l’Amérique qu’une seule chose, qu’elle fût fidèle à cet idéal au nom duquel il se sentait, lui, le petit-fils d’esclave, si profondément Américain. Il s’appelait Martin Luther KING. Il a fait de l’Amérique une référence universelle dans le monde. Et le monde se souvient de ces paroles que pas un jeune Français de ma génération n’a oubliées, les paroles de Martin Luther KING, des paroles d’amour, des paroles de dignité, des paroles de justice. Et ces paroles, l’Amérique les a entendues, et l’Amérique a changé.
Et les Hommes qui avaient douté de l’Amérique parce qu’ils ne la reconnaissaient plus se sont mis à aimer de nouveau l’Amérique. Au fond, que demande à l’Amérique ceux qui l’aiment, sinon d’être toujours fidèle à ses valeurs fondatrices ?
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Mesdames et Messieurs, aujourd’hui comme hier, en ce début du XXIe siècle, c’est ensemble que nous devons mener les combats pour défendre, promouvoir les valeurs et les idéaux de liberté et de démocratie que des hommes comme WASHINGTON et LAFAYETTE ont inventés ensemble.
C’est ensemble, unis, que nous devons mener le combat contre le terrorisme. Le 11 septembre 2001, c’est la France tout entière, pétrifiée d’horreur, qui s’est portée aux côtés du peuple américain. L’un de nos principaux quotidiens barrait sa première page avec ce titre : « Nous sommes tous, en ce 11 septembre 2001, des Américains. Et ce jour-là où vous pleuriez tant de morts, jamais l’Amérique ne m’est apparue si grande, si digne, si forte. Les terroristes avaient pensé vous affaiblir et ils vous ont grandis. Et le peuple d’Amérique a fait l’admiration du monde par son courage : voilà la vérité. Et dès le premier jour, la France décida de participer à vos côtés à la guerre en Afghanistan. Je vous le dis solennellement aujourd’hui : la France restera engagée en Afghanistan aussi longtemps qu’il le faudra, car ce qui est en cause dans ce pays, c’est l’avenir de nos valeurs et celui de l’Alliance atlantique. Je le dis solennellement devant vous : l’échec n’est pas une option. Le terrorisme ne gagnera pas parce que les démocraties n’ont pas le droit d’être faibles et parce que le monde libre n’a pas peur de cette nouvelle barbarie. L’Amérique peut compter sur la France dans le combat contre le terrorisme.

Et c’est ensemble encore que nous devons mener le combat contre la prolifération. Le succès enregistré en Libye, les progrès en cours en Corée du Nord montrent que la prolifération nucléaire n’est pas une fatalité. Je l’affirme devant vous : la perspective d’un Iran doté de l’arme nucléaire est inacceptable pour la France. Le peuple iranien est un grand peuple. Le peuple iranien, issu d’une grande civilisation, mérite mieux que les sanctions et l’isolement croissants auxquels le condamnent ses dirigeants. Nous devons convaincre l’Iran de faire le choix de la coopération, du dialogue et de l’ouverture. Nul ne doit douter de notre détermination. Nous serons fermes et nous dialoguerons parce que nous aurons su être fermes.

C’est ensemble que nous devons aider les peuples du Moyen-Orient à trouver le chemin de la paix et de la sécurité. Aux dirigeants israéliens et palestiniens, je veux dire : n’hésitez pas, prenez tous les risques au service de la paix et prenez-les maintenant ! Parce que le statu quo recèle des dangers bien plus grands encore : celui de livrer la société palestinienne tout entière aux extrémistes qui contestent de façon inadmissible l’existence d’Israël, celui de faire le jeu des régimes radicaux qui exploitent l’impasse du conflit pour déstabiliser la région, celui d’alimenter la propagande des terroristes qui veulent dresser l’Islam contre l’Occident. La France ne transigera pas sur la sécurité d’Israël et la France demande un État pour les Palestiniens : voilà la seule voie possible pour la paix.

C’est ensemble que nous devons aider le peuple libanais à affirmer son indépendance, sa souveraineté, sa liberté, sa démocratie. Nul n’a le droit d’empêcher le Liban de vivre comme un pays libre. Ce dont le Liban a besoin aujourd’hui, c’est un président de large rassemblement, élu par les Libanais dans le strict respect de la Constitution. La France n’acceptera pas que l’on cherche à asservir le peuple libanais.
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Mesdames et Messieurs, l’Amérique se sent une vocation à inspirer le monde. L’Amérique est aujourd’hui la plus puissante. Et parce que, depuis plus de deux siècles, l’Amérique veut porter les idéaux de démocratie et de liberté, qu’il soit permis à un ami de l’Amérique de lui dire que cette responsabilité revendiquée comporte des devoirs, pour l’Amérique comme pour la France, aux premiers rangs desquels celui de l’exemplarité.

Ceux qui aiment la Nation qui a le plus démontré au monde les vertus de la libre entreprise attendent de l’Amérique qu’elle soit la première à dénoncer les dérives et les excès d’un capitalisme financier qui fait aujourd’hui la part trop belle à la spéculation. Ils attendent de l’Amérique qu’elle s’engage résolument dans la mise en place des nécessaires règles et garde-fous. L’Amérique que j’aime, c’est celle qui encourage les entrepreneurs, pas les spéculateurs.

Ceux qui admirent la Nation qui a bâti la plus grande économie du monde et qui n’a eu de cesse de convaincre des avantages du libre-échange attendent de l’Amérique qu’elle soit la première à promouvoir une juste parité des changes. Le yuan est déjà le problème de tous, le dollar ne doit pas rester seulement le problème des autres. Si nous n’y prenons garde, le désordre monétaire risque de se muer en guerre économique, dont nous serions tous les victimes.

Ceux qui aiment l’Amérique des grands espaces, des parcs nationaux, de la nature protégée, attendent de l’Amérique qu’elle prenne, aux cotés de l’Europe, la tête du combat contre le réchauffement climatique qui menace la destruction de notre planète. Je sais que le peuple américain, à travers ses villes et ses États, est chaque jour plus conscient de ces enjeux. Qu’il me soit permis de dire, avec toute l’amitié que j’ai pour l’Amérique, que ce combat est essentiel pour l’avenir de l’Humanité. Nous ne pourrons pas obtenir les résultats que nous devons obtenir sans que l’Amérique prenne la tête de ce combat pour la préservation de notre planète, de notre Humanité et de l’espèce humaine. Nous avons besoin de l’Amérique pour protéger la planète dans son environnement.

Mesdames et Messieurs, permettez-moi de vous livrer une dernière conviction : ayez confiance dans l’Europe. Notre monde est instable, il est dangereux. Je l’affirme, les États-Unis d’Amérique ont besoin d’une Europe forte, déterminée. L’Union européenne est en passe, avec le traité simplifié, de sortir de dix années de débats sur ses institutions et donc de paralysie. L’Europe sera bientôt dotée d’un président stable et d’un ministre des Affaires étrangères plus puissant pour sa politique étrangère et de sécurité. Je veux vous expliquer que l’Europe doit désormais relancer le grand chantier de ses capacités militaires.
L’ambition que je propose à nos partenaires part d’un constat simple : il y a plus de crises que de capacités pour y faire face. L’OTAN ne peut être partout. L’Union européenne doit être capable d’agir, dans les Balkans ou au Congo, demain au Soudan ou au Tchad. Pour cela, les Européens doivent faire un effort accru.

Ma démarche, je vous demande de me croire, n’est pas idéologique. Ma démarche est purement pragmatique. Instruit par l’Histoire, que je rappelais au début de mon propos, je souhaite que dans les années qui viennent, les Européens se donnent les moyens d’assurer une part croissante de leur défense. Je veux dire ces deux phrases du fond du cÅ“ur pour que chacun les comprenne : qui pourrait reprocher aux États-Unis d’assurer leur sécurité ? Personne. Qui pourrait me reprocher de vouloir que l’Europe assure davantage sa sécurité ? Personne. Tous nos Alliés, à commencer par les États-Unis, avec lesquels nous partageons le plus souvent les mêmes intérêts et les mêmes adversaires, ont un intérêt stratégique à ce que l’Europe s’affirme comme un partenaire de sécurité crédible et fort.

Dans le même temps, et avec la même force, connaissant bien l’histoire politique de mon pays, je veux affirmer mon attachement à l’OTAN. Je le dis à la tribune de ce Congrès : plus l’Europe de la défense sera aboutie, plus la France sera résolue à reprendre toute sa place dans l’OTAN. Je souhaite que la France, membre fondateur de notre Alliance et qui est déjà l’un de ses premiers contributeurs, prenne toute sa place dans l’effort de rénovation de ses instruments et de ses moyens d’action, et fasse évoluer dans ce contexte sa relation avec l’Alliance en parallèle avec l’évolution et le renforcement de l’Europe de la défense.
Le temps n’est plus aux querelles théologiques, nous n’avons plus le temps ! Le temps est à des réponses pragmatiques pour rendre les outils de notre sécurité plus efficaces et plus opérationnels face aux crises. L’Union européenne et l’Alliance doivent marcher la main dans la main. Notre devoir est de protéger nos concitoyens, nous les protégerons ensemble, une Europe de la défense crédible et forte au sein d’une Alliance rénovée.

Mesdames et Messieurs, au final, je veux être votre ami, votre allié, votre partenaire. Mais je veux être un ami debout, un allié indépendant, un partenaire libre parce que ce sont les valeurs que nous partageons ensemble.

Il faut une France plus forte. Les réformes que mon pays a trop longtemps différées, je suis déterminé à les mener toutes à leur terme. Je ne reculerai pas car la France a trop longtemps reculé. La France a d’immenses atouts. Je veux mettre la France en situation, dans le respect de son identité si singulière, de gagner toutes les batailles de la mondialisation. J’aime passionnément la France. Je suis lucide sur le chemin qu’il nous reste à accomplir.

C’est cette France ambitieuse et lucide que je suis venu vous présenter aujourd’hui. Une France qui vient à la rencontre de l’Amérique pour renouveler ce pacte d’amitié et d’alliance scellé à Yorktown entre WASHINGTON et LAFAYETTE. Ensemble, Mesdames et Messieurs, soyons dignes de leur exemple. Ensemble, soyons à la hauteur de leur ambition. Ensemble, soyons fidèles à leur mémoire.
Oui, Mesdames et Messieurs, je vous le dis, au nom du peuple français : vive les États-Unis d’Amérique, vive la France et vive l’amitié entre la France et les États-Unis d’Amérique !