Monsieur le Président,
Chère Angela MERKEL,
Monsieur le Maire,
Liebe Freunde,
Le 9 novembre 1989, vous, les Berlinois, vous avez bouleversé le monde en réalisant votre rêve, un rêve de liberté. Le 9 novembre 1989, c’est le monde entier qui regardait Berlin et ce sont les Berlinois qui ont détruit le mur de la honte.
Ce mur, que chacun croyait indestructible, vous l’avez abattu et, à compter de ce jour, des pays asservis, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Pologne se sont libérés, libérés de la tyrannie. Si cela a été possible, c’est parce que des hommes et des femmes de paix avaient rêvé l’idéal européen.
Je suis le Président de la France, vous êtes les Allemands et deux fois dans notre histoire, au XXe siècle, nous nous sommes affrontés dans une tragédie épouvantable. Si l’Europe signifie la paix, elle signifie pour les peuples allemand et français et pour les dirigeants allemands et français, une responsabilité immense, celle de notre amitié, de notre fraternité et de notre solidarité.
Chers amis, si je suis heureux d’être ici, c’est parce que la chute du mur fut une libération, mais la chute du mur de Berlin sonne aujourd’hui comme un appel, un appel pour nous tous à combattre les oppressions, à abattre les murs qui, à travers le monde, divisent encore des villes, des territoires, des peuples.
Voilà donc le message que l’Europe réconciliée est fière de porter et d’incarner dans le monde. Voilà pourquoi les Européens ressentent aujourd’hui dans leur cÅ“ur ce que les Berlinois chantaient au soir du 9 novembre, il y a vingt ans : « Wir sind Brüder, wir sind Berliner. »